En décembre, le maître-mot pour l’apiculteur, c’est ne pas déranger. Les colonies sont en grappe et chaque ouverture de ruche risquerait de casser leur organisation thermique. Son rôle se limite donc à des surveillances extérieures, afin de vérifier que les ruches ne soient pas affaiblies ou attaquées par des nuisibles comme les pics-verts, les martres ou les rongeurs. L’apiculteur contrôle aussi la stabilité des ruches, l’état des planches d’envol, l’humidité éventuelle… et surtout, il garde un œil attentif sur les réserves, car la douceur anormale des dernières saisons a poussé les abeilles à consommer davantage. En résumé : on observe, on protège, mais on ne touche à rien jusqu’au retour de la douceur au printemps.
Notre ruche, version nouvelle génération
Malgré une météo chaotique, la production de miel repart à la hausse en 2025 avec 23 000 tonnes récoltées. Plus que jamais, la protection des abeilles reste un enjeu majeur.

Une récolte encourageante… mais des colonies encore sous pression
📷 DLA Design & Web
Après une année 2024 compliquée, la saison apicole 2025 redonne un peu de souffle à la filière. Avec 23 000 tonnes de miel récoltées, la production repart à la hausse ; même si on reste loin des bonnes années, où les ruches culminent entre 30 000 et 35 000 tonnes.
Derrière cette amélioration se cachent toujours les mêmes défis : météo chaotique, floraisons perturbées, périodes de butinage raccourcies… et un frelon asiatique plus présent que jamais, notamment dans le Sud-Ouest et le Centre. À cela s’ajoutent des pesticides encore trop utilisés (65 000 tonnes vendues chaque année) et une concurrence étrangère qui s’intensifie : 35 000 tonnes de miel importées en 2025, souvent à bas prix et au détriment de la qualité.
Résultat : malgré seulement 14 000 tonnes de miel français réellement disponibles, les apiculteurs peinent à vendre. Certains gardent des stocks, d’autres vendent à perte. Une situation paradoxale qui rappelle combien la filière reste fragile — et combien la protection des pollinisateurs est essentielle.
En décembre : l’hiver s’installe, la ruche se referme…
Décembre marque l’entrée en hivernage : aucune sortie, les abeilles se serrent en grappe pour maintenir la chaleur. À ce stade, l’apiculteur ne doit surtout pas ouvrir la ruche. Son rôle se limite à observer de l’extérieur : vérifier l’absence de nuisibles (souris*, pic-vert**…), contrôler l’humidité, la stabilité des ruches et surveiller les réserves.
Avec une météo trop douce et un stress important causé par le frelon asiatique, les colonies ont davantage consommé leurs provisions. Une raison de plus pour un suivi attentif. Dès les premiers redoux, la vigilance continue : il faudra piéger rapidement pour limiter la future prolifération estivale des frelons.
*Une souris peut s’introduire dans la ruche, grignoter les cadres et y installer son propre nid, laissant derrière elle des saletés qui rendent l’endroit impropre pour les abeilles.
**Le pic-vert, lui, vient taper sur la ruche pendant l’hiver pour tenter d’atteindre la colonie, provoquant du stress et perturbant le repos des abeilles en grappe.



