Kintana ILTIS | de l’océan Indien aux sommets, l’ascension d’une battante
De La Réunion aux plus grandes compétitions internationales, Kintana ILTIS a troqué sa planche de surf pour les parois d’escalade. Entre sacrifices, podiums et désillusions, elle raconte son parcours hors norme, sa claque de 2025… et sa détermination intacte à revenir plus forte que jamais.

Quitter son île pour gravir des sommets
Originaire de La Réunion, j’ai 22 ans, je suis passionnée par la nature, la compétition… et surtout, par le dépassement de soi. Mon parcours sportif a commencé très jeune : danse, gymnastique, équitation, rugby… jusqu’au jour où le surf est entré dans ma vie. J’en suis tombée amoureuse. J’étais déterminée à progresser, mais en 2013, tout a basculé : une série d’attaques de requins a conduit à l’interdiction de la pratique du surf sur l’île. Il a donc fallu rebondir, vite.
C’est à ce moment-là que mon père m’a emmenée pour la première fois grimper en ravine, sur le basalte brut des falaises réunionnaises. J’ai immédiatement accroché. Très vite, je me suis inscrite au club Austral Roc, et c’est là que tout a commencé.
Dès ma première année en catégorie minime, j’ai intégré l’équipe de France Jeune en escalade de vitesse. Un rêve devenu réalité. Je voulais continuer à progresser, repousser mes limites, et faire de ce sport mon quotidien.
Mais à La Réunion, les infrastructures d’entraînement étaient limitées, et l’éloignement des compétitions nationales et internationales devenait un frein. À 15 ans, j’ai pris la décision difficile de quitter mon île et ma famille pour rejoindre le Pôle France à Voiron, en métropole.
L’escalade comme moteur : du choc au succès
Le choc a été immense : climat, culture, environnement, solitude… mais l’escalade est restée mon moteur. Elle m’a portée dans les moments les plus durs. J’étais déterminée à m’imposer dans l’équipe de France Jeune, d’abord en bloc, puis en difficulté, mes disciplines de prédilection.
Aujourd’hui, je cumule 8 podiums en Coupe d’Europe Jeunes dans les trois disciplines, 2 titres de championne de France en combiné jeune, 4 titres de Vice-championne de France en bloc et difficulté, et une finale aux Championnats du Monde Jeunes.
Depuis deux ans et demi, je suis passée en catégorie senior. En septembre 2023, j’ai décroché une belle 4e place en Coupe d’Europe de difficulté. L’année dernière, j’ai également participé à mes premières Coupes du Monde dans ma discipline principale : la difficulté.
Cette année, je me suis sentie encore plus forte que les années précédentes.
Pourtant, 2025 fut la première année où j’ai manqué la qualification en équipe de France. Je n’ai pas obtenu mon ticket pour l’équipe nationale… Ce fut une sacrée claque, après ces huit années.
Je suis entrée en école de kinésithérapie depuis maintenant presque deux ans. Allier les cours, les entraînements, les périodes d’examens, les blessures et les compétitions a été un très gros challenge. Malgré les sacrifices et les investissements, cela n’a pas suffi.
Je pense que rater ma sélection cette année m’a vraiment fait grandir. Cela m’a poussée à changer certaines choses, à m’améliorer.
Ça m’a donné les crocs et une envie encore plus forte de revenir, plus solide, mieux préparée et mieux organisée pour l’année prochaine.