Ville durable : principe, enjeux et implications technologiques

L’urbanisation est une préoccupation internationale. Les villes abritent actuellement plus de la moitié de la population mondiale. En 2050, sept personnes sur dix seront des citadins. Or, les villes sont responsables de 70 % des émissions de carbone et consomment 60 à 80 % de l’énergie produite. Cette urbanisation généralisée présente de nombreux enjeux, notamment sur le plan environnemental, sanitaire et économique. D’où l’intérêt de mettre en place des villes durables. Mais à quoi correspond réellement ce concept ? Qu’implique-t-il au niveau technologique ?

Définition d’une ville durable

D’un point de vue conceptuel, la ville durable est une des nombreuses mises en pratique territoriale du développement durable. Concrètement, une ville durable s’appuie sur un urbanisme écologique et la capacité de la ville à satisfaire localement les besoins fondamentaux de la population.

En d’autres termes, une ville est qualifiée de durable lorsque les habitants et les activités économiques de la ville améliorent continuellement l’environnement naturel, l’architecture et la culture régionale. La mise en place d’une ville durable s’applique dans différents domaines : la consommation d’énergie, les mobilités et les réseaux de transport, la gestion des déchets, ainsi que le bâti.

La ville durable implique divers enjeux et défis :

• l’amélioration de la qualité de vie de la population urbaine ;
• l’optimisation des déplacements ;
• la fourniture d’équipements performants ;
• la compétitivité de la ville ;
• l’efficacité des services urbains et de la gestion urbaine ;
• la préservation d’un cadre de vie agréable.

Par ailleurs, la notion de durabilité implique, à la fois, le respect des besoins des générations actuelles et ceux des générations futures, aussi bien sur le plan économique et social, qu’environnemental et culturel.

La ville durable est une ville plus verte

Pour s’aligner dans cette optique de durabilité, les villes se doivent d’être de plus en plus vertes. D’ailleurs, le recours à des sources d’énergies renouvelables est un pré-requis incontournable d’une ville durable : énergie solaire, géothermie, biomasse et hydrogène. Il s’agit en fait d’une transition énergétique qui est intimement liée à l’évolution de la technologie.

Une ville verte est aussi une cité qui accorde une importance capitale à la végétation et aux arbres. La création de corridors verts, la préservation de forêts urbaines, ou encore la mise en place de murs et de toits végétaux sont donc des incontournables. D’ailleurs, cette verdure permet d’atténuer les îlots de chaleur et de réguler les températures au sein des villes. Elle permet également de mieux préserver les ressources naturelles et l’équilibre écologique.

Ville durable et ville intelligente

Nombreux sont les chercheurs et les spécialistes à s’accorder sur le fait qu’il n’est pas envisageable de parler de ville durable sans s’intéresser à la notion de ville intelligente. Effectivement, la ville intelligente ou smart city, est une ville connectée qui s’appuie grandement sur différentes technologies pour améliorer le cadre de vie de la population; en voici quelques-unes.

La technologie au service de la ville durable

L’intelligence artificielle (IA), le fer de lance de la ville intelligente, permet d’analyser informatiquement un volume conséquent de données pour aider les responsables municipaux à la prise de décisions. Par exemple, cela peut permettre de mieux gérer le réseau de transports urbains.

Les jumeaux numériques utilisent la réalité virtuelle et la réalité augmentée. Ils facilitent la planification des villes et la prédiction des conséquences d’un changement en testant d’hypothétiques projets.

Les objets se voient complétés de dispositifs informatiques dotés de capteurs et de logiciels qui se connectent entre eux. C’est l’Internet des objets. Des informations sont collectées en temps réel via des systèmes de communication sans fil. C’est le cas par exemple des dispositifs de détection de fuite dans les canalisations, des poubelles qui optimisent le passage des camions de ramassage des déchets, etc.

Les robots et les aéronefs sont aussi utilisés dans plusieurs domaines comme la construction, le transport, la surveillance ou encore les soins de santé.

La gestion d’énergie au sein d’une ville durable

Il est également question de réseaux électriques intelligents. Ceux-ci utilisent des technologies de communication numériques permettant de détecter les fluctuations d’utilisation et d’y réagir. De tels réseaux électriques aident à optimiser la consommation énergétique urbaine. En fait, des capteurs et des compteurs intelligents, dotés d’adresses basées sur le Protocole Internet, sont en mesure de communiquer les informations sur la consommation énergétique aux fournisseurs d’énergie.

Grâce à ses capteurs qui collectent et transfèrent les données des foyers et des entreprises urbaines, il est possible de contrôler et d’ajuster la fourniture d’énergie. Ce qui contribue, à terme, à alléger l’empreinte carbone des villes.

Par ailleurs, il convient aussi de souligner que des réseaux de distribution intelligents permettent le contrôle de la disponibilité et la potabilité de l’eau.

Vous l’aurez compris, technologie et ville durable sont interdépendantes. Les technologies numériques favorisent grandement la mise en place de dispositifs intelligents permettant de rendre les villes plus durables et respectueuses de l’environnement. Néanmoins, pour que celles-ci puissent améliorer la qualité de vie urbaine, les usagers des villes intelligentes et durables doivent aussi se mobiliser et s’approprier petit à petit les innovations mises en place.